ALLEMAGNE : pré-exploration à Dillingen (Sarre) (06-05-2012)

Pré-exploration, c'est la mise à profit d'un trajet Paris-Est - Wissembourg via l'Allemagne (Sarrebruck,
Kaiserslautern, Neustadt) et non Strasbourg, pour voir si la Sarre et ses industries méritent bien
d'y passer une journée d'exploration ferroviaire, idée ayant germé depuis quelques temps déjà...

Opération totalement gratuite, puisqu'au lieu de prendre bêtement un aller simple Sarrebruck -
Wissembourg à 27 €, comme lors du trajet précédent, il suffit de prendre une carte à la journée à 21 €,
permettant de voyager librement dans les trains régionaux de Sarre et de Rhénanie-Palatinat. Cette
carte n'est valable qu'à partir de 9h du matin en semaine (toute la journée le week-end), mais
couvre un territoire étendu, jusqu'à Coblence (là aussi, cela donne des idées pour une autre fois...).

Le plan du jour était donc le suivant :

(1) ICE 9555 Paris-Est 13h10 Sarrebruck 14h56 (pas possible de partir plus tôt, pour cause d'élections...)
(2) Exploration locale, à définir sur place
(3) Sarrebruck 17h02 Kaiserslautern 17h54 (train régional, série 425)
(4) Kaiserslautern 17h58 Neustadt-an-der-Weinstrasse 18h28 (train régional, série 425)
(5) Neustadt 18h36 Wissembourg 19h28 (à temps pour le résultat des élections) (automoteur série 643)

Rien de spécial à noter sur le premier trajet : l'ICE n'est pas tombé en panne, contrairement aux deux
expériences précédentes... Enfin, un peu quand même : le "BordRestaurant" était hors service "pour
des raisons techniques" ! Arrivée avec 2 mn de retard suite à un ralentissement peu après Forbach.

En gare de Sarrebruck, au distributeur de billets régionaux, inutile de chercher un billet combiné
Saarland + Rheinland-Pfalz, c'est le billet à la journée pour la Sarre qui mentionne l'autorisation
de circulation en Rhénanie-Palatinat... Il y est même indiqué "valable également pour la France
(Wissembourg, Lauterbourg)", qui sont effectivement les deux points-frontière qu'il est possible
d'atteindre. Petite perte de temps pour comprendre tout cela, sans conséquence : le train choisi,
pour Dillingen (le long de la vallée de la Sarre), a 15 mn de retard du fait de l'arrivée tardive de
la rame, en provenance de Trèves. Fort soupçon de travaux, car un retard similaire sera constaté
plus tard sur un autre train sur le même axe. Rame tractée réversible (évidemment...) et à 2 niveaux :
4 voitures, avec une locomotivé série 143 placée côté Sarrebruck. On est loin de l'accélération d'une
automotrice 425 (ici 0,43 m/s2 mesurés à Saarlouis, alors que les 425 dépassent allègrement 1 m/s2)
mais sous la pluie et avec une motorisation concentrée, il y a des circonstances atténuantes...

Cette ligne a été choisie sur l'impression que Dillingen est un haut-lieu de la sidérurgie,
destination des trains de chaux de Dugny ou Sorcy qui ont démarré le fret privé en France
en 2005 ; et Völklingen (entre Sarrebruck et Dillingen) aussi... Impression confirmée : il y a
pratiquement une grosse usine dans chaque gare, quand ce n'est pas une centrale thermique...
Assez peu d'activité, nous sommes dimanche, mais on sent du potentiel, entre les wagons de pièces
métalliques diverses (profilés, bobines, fils à plat...) garés un peu partout et les locomotives au
repos, principalement à Dillingen et bien sûr au dépôt de Sarrebruck... qui hébergeait deux 186 d'ECR.

L'échantillonnage photographique réalisé à Dillingen (voir ci-dessous) est plutôt modeste,
météo oblige, mais donne tout de même une idée de ce que l'on doit pouvoir observer en
semaine, là ou ailleurs : Homburg, Zweibrücken, St-Ingbert, Neunkirchen... sans oublier,
un peu plus loin, Kaiserslautern, avec beaucoup d'engins moteurs et de wagons visibles
côté Sud à partir d'Einsiedlerhof (il semble notamment y avoir une usine Opel par là, du
côté nord des voies).

Pour en finir avec Dillingen, les wagons espagnols Transfesa MegaCombi étaient un peu
une surprise. On peut se demander ce qu'ils contenaient...

Retour à Sarrebruck à 16h28, par précaution - ce qui laisse aussi le temps de visiter la
librairie de la gare, abondamment pourvue en littérature ferroviaire (moins tout de même
qu'à Mannheim ou Karlsruhe). Les deux trajets suivants (Sarrebruck 17h02 Kaiserslautern
17h54 puis Kaiserslautern 17h58 Neustadt 18h28, dans les deux cas avec une automotrice
série 425 - accélération mesurée : 45 s de 0 à 120 km/h). Léger retard à Kaiserslautern
pour cause de travaux (voie unique en deux endroits, après St-Ingbert et après Homburg),
du coup la correspondance quai à quai s'est effectuée en... 2mn22s.

Vers 18h15, à une douzaine de km à l'ouest de Neustadt, croisement d'un TGV Duplex :
sûrement la rame ayant assuré la veille l'aller-retour Francfort - Marseille...

A Neustadt, autour de la minute 30, il y a du fret, même le dimanche : juste en arrivant,
vision de la BB 37023 SNCF tractant pas moins de 45 conteneurs (tous des 40 pieds,
pas des "demi-portions" à 20 pieds !) en direction de la France. Et au passage vers
Mannheim, juste derrière notre train régional, une 151 avec un train de minerai...

La fin du voyage sera en revanche chaotique, suite à une panne sans doute très rare sur
l'automoteur 643-014 à destination de Wissembourg. Arrivé à l'heure (18h49) à Edesheim
(Pfalz), il n'en repart pas... Plusieurs démarrages, avancées d'un à deux mètres, puis
arrêt... Nombreux aller-retours du mécano entre les deux postes de conduite, et en
entendant le contrôleur parler de "Luftpumpe", tout devient clair : il n'y a pas assez
de pression dans le circuit de freinage, le compresseur de la motrice de tête doit être
en panne, mais celui de celle de queue fonctionne : la solution semble donc être d'activer
celui-ci pour pouvoir avancer de quelques kilomètres, et on recommence. Le temps de trouver
cette astuce, après diverses tentatives de réparation, largement plus d'une heure s'écoule.
Le premier déplacement substantiel nous amène jusqu'à la gare suivante, Knöringen-Essingen,
à 20h16 (retard 1h24), le second, à 50 km/h, nous permettra d'atteindre Landau, où c'est
évidemment la fin du voyage (retard 1h27).

Au passage, il n'y a pas qu'en France que l'information des voyageurs est déficiente : ici,
ce fut indigent, avec un message d'excuses au bout de 5 mn puis un autre au bout d'une
demi-heure. Aucun message pour signaler le départ d'Edesheim, et comme un certain nombre
de voyageurs étaient descendus, certains ont dû rester à quai ! Il y avait sans doute
un autre train peu après, mais quand même... Ce qui en revanche n'était pas du tout
français était la capacité d'absorption de la clientèle : aucun signe d'énervement même
au bout d'une heure, les gens se renseignaient auprès du contrôleur (ou du mécanicien)
quand il passait... Et les téléphones portables ont beaucoup fonctionné, avec en général
une conversation commençant par "Der Zug is kaputt...".

Ayant croisé une paire de X 73900 SNCF vers 19h15 (l'aller-retour Strasbourg - Wissembourg
prolongé à Neustadt le dimanche soir...), la suite n'était pas difficile à deviner : il suffisait de
l'attendre à Landau, ce qui fut fait de 20h24 à 20h47. Retard ramené de 50 à 47,5 mn de Landau
à Wissembourg, grâce à un mécano visiblement motivé et malgré des portes dont ni l'ouverture ni la
fermeture ne sont bien rapides, difficile de faire des arrêts de moins de 30 s avec ce matériel !
Arrivée à 21h15 au lieu de 19h28 prévues (retard 1h47).

  • (01) 2012-05-06 15h51 Dillingen (140-801 294-838 185-170 au repos)


  • (02) 2012-05-06 15h52 Dillingen (294-854 ; vue W)


  • (03) 2012-05-06 15h53 Dillingen (vue NW)


  • (04) 2012-05-06 15h54a Dillingen (vue NE)


  • (05) 2012-05-06 15h54b Dillingen (vue SE v Sarrebruck)


  • (06) 2012-05-06 15h54c Dillingen (vue E)


  • (07) 2012-05-06 15h56 Dillingen (425-112 Sarrebruck - Trèves)


  • (08) 2012-05-06 15h58 Dillingen (425-112 Sarrebruck - Trèves)


  • (09) 2012-05-06 15h59 Dillingen (Transfesa MegaCombi)